ESPRIT SHAMAN
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Les images se multiplient, fugaces et vives,
Insaisissables demeures des richesses éternelles
D'un esprit qui contemple loin du temps
Tous les mondes possibles
L'Esprit Shaman
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Le chamanisme, il faut le créer, l'inventer. Il n'existe pas en tant que formule, en tant que temple, en tant que système. C'est une réanimation permanente du vivant.
Luis Ansa, le Secret de l'Aigle

.L'homme succombera, tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. J. H. Fabre



TROP BÊTES POUR RÉAGIR?

 

 article paru dans Télérama 3523 du 19/07/2017

Par Emmanuel Tellier

Les données sont glaçantes, le diagnostic sans am­biguïté : l'extinction de masse des animaux ne cesse de s'accélérer – 58% des vertébrés ont dis­paru en quarante ans. Un désastre d'une telle

ampleur qu'il faut désormais parler de «défaunation» et d'un inédit « anéantissement biologique ». Ces termes sont ceux employés par les auteurs d'une gigantesque étude 1 portant sur l'examen de 27600 espèces. Ils ont cherché à quantifier le déclin des populations animales et de leurs ter­ritoires de vie et, sans surprise, les deux érosions sont liées : le lion d'Afrique, pour ne citer que lui, ne survit plus que dans 25% de son aire de répartition historique; les lions étaient 200 000 au milieu du Xxe siècle, ils ne sont plus que 35000. La menace concerne 29 % des espèces animales – dont la moitié risque la disparition. Et si vous pensez que l'Europe n'est pas concernée, sachez qu'en France, le chardonneret a enregistré une perte de 40 % de ses effectifs en dix ans.
Du jardinier du dimanche qui saupoudre ses plates-bandes de Roundup assassin à l'exploitant céréalier indiffé­rent à la disparition de toute vie dans ses champs, l'Homo erectus modèle XxIe siècle brille par son coupable aveugle­ment. Avouons-le, les causes de la catastrophe sont si nom­breuses – agriculture de masse, déforestation, extraction mi­nière, urbanisation, pollution, surpêche, braconnage – qu'il peut être tentant de se cacher derrière un pratique : «Que puis-je y faire à mon niveau?» Sauf que l'enjeu est là: dans la prise de conscience, par chacun, que nous sommes collecti­vement coupables de détruire l'écosystème de la planète •
1 Gerardo Ceballos, Paul R. Ehrlich, Rodolfo Dirzo ont publié leurs résultats dans Proceedings of the National Academy of sciences.


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