ESPRIT SHAMAN
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Les images se multiplient, fugaces et vives,
Insaisissables demeures des richesses éternelles
D'un esprit qui contemple loin du temps
Tous les mondes possibles
L'Esprit Shaman
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Le chamanisme, il faut le créer, l'inventer. Il n'existe pas en tant que formule, en tant que temple, en tant que système. C'est une réanimation permanente du vivant.
Luis Ansa, le Secret de l'Aigle

.L'homme succombera, tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. J. H. Fabre



CE QU’UNE PIEUVRE M’A APPRIS (My Octopus Teacher)

 


My Octopus Teacher (littéralement « Mon professeur pieuvre ») est un documentaire très singulier, remarquable sur certains points et regrettable sur d'autres. D'abord, le négatif. Il fait pleinement abstraction d’un contexte social qu'il est pourtant indécent de passer sous silence : un vidéaste blanc fortuné, en Afrique du Sud, vivant dans une belle demeure surplombant l’océan, dont l’apitoiement sur lui-même est donc assez malaisant quand on sait que, dans le pays, les inégalités et injustices entre Blancs et Noirs continuent de faire rage, que des gens meurent de faim dans les townships, etc. D'autant que ledit vidéaste se met lui-même en scène de manière assez narcissique (la critique vidéo (anglophone) postée en commentaire par  Laura Outan récapitule les points regrettables).
C’est l’histoire, donc, d’un réalisateur professionnel dépressif qui aime aller nager dans l’océan pour se changer les idées, goûter à quelques instants de sérénité. Un jour, tandis qu’il se promène dans une forêt sous-marine de kelp, il rencontre une pieuvre. S’ensuit alors une étonnante relation entre deux personnes — une personne pieuvre et une personne humaine — pourtant issues de deux mondes diamétralement opposés — du moins est-ce ce qu’on aurait tendance à croire.
Car ce que le film vient nous rappeler — ce que la civilisation nous a fait oublier, en tentant de nous en extraire, et en y parvenant, au moins en partie — c’est qu’en réalité, toutes les espèces vivantes font partie du même monde. Et que nous autres humains civilisés — créatures extraterrestres temporairement contraintes de vivre sur la Terre (Terre que « Dieu a conçue comme une planète jetable », pour reprendre la récente formulation d’un pasteur états-unien de Californie, John MacArthur, aussi auteur d’un best-seller biblique) en attendant que Mars soit prête à nous accueillir ou que nous soyons techno-génétiquement adaptés à vivre dans le vide galactique (et plus seulement dans le néant social du XXIème siècle) — que nous autres humains civilisés, donc, avons tout à gagner à retourner vivre dans le monde commun.
 


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