ESPRIT SHAMAN
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Les images se multiplient, fugaces et vives,
Insaisissables demeures des richesses éternelles
D'un esprit qui contemple loin du temps
Tous les mondes possibles
L'Esprit Shaman
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Le chamanisme, il faut le créer, l'inventer. Il n'existe pas en tant que formule, en tant que temple, en tant que système. C'est une réanimation permanente du vivant.
Luis Ansa, le Secret de l'Aigle

.L'homme succombera, tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. J. H. Fabre



"INIPI" et "CHANUPA"

Extrait de L'Ame Indienne, Charles EASTMAN (OHISHEYA)

"Il y a deux cérémonies qui, pour autant qu'il m'a été possible de m'en assurer, furent universelles parmi les Indiens d'Amérique, et apparemment fondamentales. Elles ont déjà été mentionnées par les termes de « eneépee », ou bain de vapeur, et de « chan-du-hupah-yu-zapee », ou cérémonie de la Pipe. Dans nos légendes et nos traditions sioux, ces deux cérémonies sont prééminentes, héritées des temps les plus anciens et maintenues jusqu'à nos jours.
Dans notre mythe de la Création ou dans l'histoire du Premier Homme, le bain de vapeur était le moyen magique utilisé par « Celui-qui-fut créé-le-Premier », pour redonner vie aux os du squelette de son plus jeune frère qui avait été tué par les monstres des profondeurs abyssales. Sur le rivage de la Grande Eau, il creusa deux trous circulaires et bâtit au-dessus de l'un d'eux une basse clôture de branchages de cèdre aromatique dans laquelle il rajusta les os de son frère. Dans l'autre trou, il fit un feu et chauffa quatre pierres rondes, qu'il fit rouler une par une dans la hutte de branchages. Ayant fermé toutes les ouvertures à l'exception d'une seule, il entonna un chant mystique et plongeant son bras à l'intérieur il aspergea les pierres d'eau avec un bouquet de sauge. Immédiatement, de la vapeur s'éleva et, comme le dit la légende, « Ce fut l'apparition de la vie ». Il jeta de l'eau une seconde fois et les os desséchés s'entrechoquèrent.
La troisième fois, il lui sembla entendre une douce mélodie venant de la hutte ; et la quatrième fois, une voix s'écria : « Frère, laisse-moi sortir ! »
(Il faut remarquer que le nombre quatre est un nombre magique et sacré chez les Indiens).
Cette histoire relate l'origine traditionnelle de
l’« eneépee », qui n'a pas cessé d'être con¬sidéré depuis comme un élément essentiel dans l'effort de l'Indien pour purifier et revivifier son esprit. Il est utilisé à la fois par le médecin et par le patient. Tout homme doit entrer dans le bain de purification et plonger ensuite dans l'eau froide lorsqu'il, se prépare à une épreuve spirituelle, à une mort éventuelle ou à un danger imminent.
Non seulement l'« eneépee » lui-même, mais aussi tout ce qui participe à l'événement mystérieux est considéré comme sacré ou au moins comme approprié à un usage spirituel : le cadre aromatique et la sauge, l'eau, et tout particulièrement les pierres creusées par l'eau. Pour la pierre nous avons un nom vénéré spécial — « Tunkan », une contraction du mot sioux Grand-Père.
La pierre naturelle est partie intégrante de nombreuses cérémonies solennelles, telles que celle de « La Danse de la Pluie » et celle de la « Fêtes des Vierges ». Le chasseur solitaire et le guerrier offrent avec vénération leurs pipes remplies de tabac à « Tunkan », commémorant dans la solitude un miracle qu'ils considèrent comme un fait aussi authentique et aussi sacré que la résurrection de Lazare pour le fidèle chrétien.
On rapporte dans une légende que le Premier Homme tomba malade, et que son frère aîné lui enseigna l'usage rituel de la Pipe dans une prière aux esprits pour obtenir le soulagement et la guérison. Cette simple cérémonie est l'expression quotidienne la plus commune de gratitude ou d'action de grâces, en même temps qu'un serment de loyauté et de bonne foi pour le guerrier sur le point d'entre¬prendre une action périlleuse, et elle fait même partie de son « hambeday », de sa prière solitaire, s'élevant comme une vapeur ou un encens vers le Père des Esprits.
Dans toutes les cérémonies de guerre et en médecine, un calumet spécial est utilisé, mais chez lui ou à la chasse, le guerrier emploie le sien. L'herbe mise en poudre est mélangée avec de l'écorce aromatique de saule rouge et légèrement tassée dans le fourneau de la longue pipe en pierre. Le célébrant l'allume cérémonieusement et en tire une ou deux bouffées ; puis, se tenant droit, il brandit sans un mot la pipe en direction du Soleil, notre père, et en direction de la Terre, notre mère. Il y a des variantes modernes, comme celle qui consiste à orienter la Pipe vers les quatre Vents, vers le Feu, l'Eau, le Roc et d'autres éléments ou objets de vénération."

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