L'ÉNIGME DU CHASSEUR A L'ARC
• GROTTE DES TROIS-FRÈRES. MONTESQUIEUX-AVANTÈS (ARIÈGE).
RELEVÉ D'UNE GRAVURE PARIÉTALE (MAGDALÉNIEN) DÉCOUVERTE EN 1912 PAR L'ABBÉ
BREUIL
La
paroi basse du Sanctuaire de la grotte des Trois-Frères porte la gravure d'un personnage
revêtu d'une peau de bison, solidaire de ses cornes et de ses antérieurs, et
couvrant partiellement sa tète et son dos. Il s'élance à la poursuite des
rennes qui s'enfuient devant lui.
Cette
scène est sans doute à rapprocher d'autres représentations de personnages
dansants et travestis de peaux de bêtes découvertes en plusieurs endroits du
sud de la France. Malgré les controverses à propos de l'instrument dont joue le
personnage, figuré de deux traits, l'un droit et l'autre courbe. Il se
rapprocherait plus particulièrement d'un arc musical, comme l'a identifié
l'abbé Breuil qui en avait fait le relevé. D'après le mouvement des jambes, œ personnage
semble exécuter une danse, tout en faisant vibre la corde de son arc dont il
tient l'extrémité
dans
la bouche, selon la technique de jeu traditionnelle de l'arc-en-bouche.
Ici
se trouve vraisemblablement décrite une scène d'approche de gibier courante
encore de nos jours chez diverses population, amérindiennes comme asiatiques, prenant
l'animal chassé comme totem et ancêtre, se mêlant au troupeau en une danse magique
où l'homme s'assimile à l'animal chassé non seulement par son apparence, mais
aussi par son cri qu'il contrefait au moyen d'un appeau : de cette communion
rituelle avec la victime se justifie la chasse en tant qu'acte sacrificiel.
esprit shaman
anthropologie,
Paléolithique